A l'heure où Nicolas Hulot prône la voiture «verte», le bon vieux GPL apparaît comme une alternative à la fois écologique et économique à l'essence. Mais il reste encore trop peu proposé par les constructeurs.
Le GPL semblait être tombé dans l'oubli depuis quelques années depuis que la subvention de 2 000 € qui lui était accordée (et qui correspondait au prix de l'installation) avait été supprimée début 2011. Nicolas Hulot vient de lui donner, malgré lui, un coup de projecteur, du moins pour ceux qui connaissent les chiffres. Comparé à l'essence, le GPL produit 97 % de monoxyde de carbone (CO) en moins. La norme actuelle concernant ce polluant est de 1 000 mg/km. Un véhicule GPL se situe à environ 63 mg/km et n'émet de plus aucune particule fine. S'agissant du dioxyde de carbone, le fameux CO2, le GPL en rejette 20 % de moins que l'essence, chiffre qui va encore diminuer avec l'arrivée du BIOGPL d'origine renouvelable. Gros avantage pour certains citadins: avec un véhicule converti au GPL, quel que soit son âge, vous serez considéré comme disposant d'une vignette Crit'air 1. Et pourrez donc circuler dans Paris et les autres zones à circulation restreintes comme bon vous semblera.
Le GPL est aussi le carburant le moins onéreux à la pompe avec un prix de 0, 72 euros le litre, soit un tarif en moyenne 40% moins élevé que celui de l'essence, et encore 30% moins cher que le gazole. Un véhicule roulant au GPL consomme certes entre 10% et 20% de plus qu'un moteur essence, mais, selon le Comité Français du Butane et du Propane (CFBP), il devrait réduire votre budget carburant d'un bon quart. Question autonomie, un réservoir de GPL est toujours obligatoirement accompagné d'un réservoir à essence, ce qui n'est pas le cas dans de nombreux pays, qui autorisent l'alimentation uniquement au GPL. Pas d'inquiétude non plus pour la distribution, puisqu'en France 1 station-service sur 7 propose du GPL, soit 1750 d'entre elles. Il y a donc rarement plus de 60 km entre deux points de ravitaillement, et donc peu de risque de tomber en panne de carburant. Autre avantage: un véhicule au GPL aura sa carte grise offerte ou gratifiée de 50 % de réduction dans la quasi-totalité de nos régions.
Le risque d'explosion est aujourd'hui inexistant. Pour Joël Pedessac, directeur général du Comité Français du Propane et du Butane «le GPL est comparable au gaz que l'on trouve dans un briquet. Avez-vous peur de mettre un briquet dans votre poche?». «Notre objectif aujourd'hui est que les constructeurs proposent une offre plus importante de véhicules roulant au GPL» explique-t-il. Pour l'instant, peu de constructeurs possèdent en effet des modèles équipés d'installation GPL. Parmi eux, il faut féliciter Fiat, qui a dans sa gamme quelques véhicules équipés. On peut aussi installer le GPL à la demande. C'est le cas des importateurs de gros SUV et pick-up américains, qui réduisent ainsi le coût de leur consommation gargantuesque. Une exception notable: Dacia a converti 100 % de sa gamme au GPL depuis quelques jours.
Vous pouvez également adapter votre véhicule au GPL pour un coût moyen de 2000 euros. Un nouveau réservoir prendra alors généralement la place de la roue de secours dans votre coffre. Attention tout de même à une chose: si votre voiture ne tolère pas le carburant E10 (en gros les véhicules datant d'avant 2 000), la conversion risque d'être plus compliquée. De même, dans le cas d'une voiture de collection, cette opération n'est pas spécialement recommandée. Elle devient cependant possible si les sièges de soupapes ont été changés pour être compatibles avec le GPL. Dans le cas d'une voiture de sport, il faudra trouver la place pour le réservoir de GPL, ce qui n'est pas évident sur certains modèles particulièrement exigus. Dernier avantage: alors qu'un véhicule électrique nécessite plusieurs heures pour être rechargé, un plein de GPL s'effectue aussi rapidement qu'un plein d'essence.